Après la fatigue du décalage horaire, les déceptions routières, l'incendie de notre hôtel, et, pire, la frustration d'achat de baskets, il est temps de faire ce pour quoi nous sommes venus: traverser le pays à vélo.
Des le départ de Séoul, nous voyons qu'ici les pistes cyclables ne se doivent pas d'être flâneuses et pittoresques, mais aménagées et efficaces. Le pays à, par le passé, subi de graves crues et inondations qui ont poussé l'état à entreprendre de gigantesques travaux de terrassement et de canalisation des fleuves, donc d'édifier de grands barrages et d'aménager les berges. Sur les rives élargies, il y a de la place pour de larges pistes cyclables, roulantes et bien indiquées (une fois qu'on a compris la signalétique coréenne). Pour les passages difficiles ou dénivelés, des passerelles, rampes et ponts en teck ont été construits. Tous les quelques kilomètres, des aires de repos et des toilettes sont disponibles. Bref, ici la piste cyclable est pensé comme une autoroute!
Nous roulons sur terrain lisse et plat, le long de l'eau, au bord des rizières dont c'est le temps des récoltes, entre les pommiers et les champs de sorgo, il fait beau et frais... c'est le bonheur.

Jaune et orange, verte et rose, rouge et jaune, un camaïeu de couleurs et pourtant je ne vous décris pas une toile du musée d'Orsay mais plutôt un magasin de basket à Séoul. Pour les ferrues de mode, c'est un vrai paradis, j'aurais bien voulu me laisser tenter, mais sachant que la pointure maximale de la femme coréenne est 39, je n'alourdirais point mes sacoches.....

Laissant derrière nous les étapes de la grande banlieue, comme Incheon et Suwon, nous voilà enfin arrivés à Séoul sur des itinéraires qui ne ressemblent plus à des autoroutes mais à de vraies pistes cyclables.

Encore fallait-il les trouver, ce qui n'est pas une mince affaire car acheter une carte détaillée du pays est chose impossible (il semble que tout le monde ait abandonné les cartes papier pour les cartes électroniques sur smartphones, de marque Samsung bien sûr).

Heureusement la providence à mis sur notre route l'Institut Géographique National, sorte d'université de cartographie qui nous a ouvert ses bureaux et dont deux employés nous ont accueillis en anglais (on n'y croyait plus) et... offert un atlas routier complet et précis. Merci Jane et Hang Su! Quelle générosité de la part de la population, toujours très attentionnée.



Armés des bons outils nous sommes entrés très facilement dans la capitale sur une piste cyclable somptueuse et sous un soleil radieux. Pour Séoul, il faut utiliser le terme de mégapole car avec 22 millions d'habitants dans la zone urbaine (oui c'est cent fois Strasbourg) c'est la deuxième ou troisième ville la plus peuplée au monde. Près de la moitié du pays y habite! La banlieue s'étend sur des dizaines de kilomètres, de part et d'autre de la Han River, et les immenses et modernes tours de béton fleurissent partout, mais avec élégance, classe et efficacité. C'est juste gigantesque. Le Coréen aime au moins trois choses: le béton, la voiture, et son smartphone.



Au centre ville de Séoul, Downtown, règnent les boutiques de shopping branchées et hyper colorés, comme Namdaemun Market, sans complexe pour marier tout les goûts et styles, ainsi que les tours de bureaux et les grandes avenues 2 x 5 voies, avec une grande efficacité pour canaliser tout ce beau monde dans des passages souterrains s'il le faut. Une petite place est laissé à la verdure pour accueillir les temples comme Namsangol Hanok Village ou le Jogyesa Temple.

L'accueil est partout sympathique et poli, par des Coréens travailleurs mais décontractés. Tant qu'il y a la voiture et le smartphone tout va bien.



Et nous avons compris pourquoi ici on mange avec des baguettes: d'une seule main on porte la nourriture à la bouche ce qui laisse l'autre libre pour ... Vous avez deviné.



Annyeonghaseo, au revoir.

PS: pour afficher les photos il faut cliquer sur la premier puis utiliser les flèches de défilement à droite.

Durs moments que ceux des au-revoir: la semaine des préparatifs s'est terminée mercredi par la visite de Laurence, Gabin, Dorian et Fabien, qui nous ont offerts quelques grammes de courage sous la forme de petites et peluches porte-bonheur que nous emmènerons avec nous et que nous sortirons quand ça ne vas pas trop, puisqu'elles contiennent un éventail de paroles réconfortantes. Merci les amis, vous laisser ainsi sera encore plus difficile.



Le lendemain, jour du départ, repas d'anniversaire de maman et au revoir à son fiston chéri. Salut à la famille. Dur dur!



Jean-Michel (Monsieur Lapin des Runpotes) nous emmena ensuite chez nos amis Daniel et Birte, près de Darmstadt où nous avons passé notre dernière nuit européenne (longue et reposante, Danke an euch meine lieben!), pour finalement rejoindre l'aéroport de Francfort, avec vélos et bagages. Bonne surprise, l'agent du comptoir d'enregistrement des bagages chez Asiana Airlines s'est gentiment et volontairement trompé et a considéré que nos vélos emballés pesaient 15kg au lieu de 23! Pas de supplément à payer.

Après une courte nuit dans les airs et 10h30 de vol, nous voilà donc arrivés au Pays du Matin Calme ce samedi 12 octobre. Cyclistes, bagages et vélos sont entiers, moins notre moral car dès la sortie de l'aéroport il fut très difficile de trouver notre chemin vers la ville de Incheon (banlieue de Séoul) et il fallut finalement se résigner au métro car le pont à traverser à été construit dans l'esprit du "tout voiture", et si piste cyclable il y a elle s'arrête dans les champs. Cette conception motorisée du pays se confirme le lendemain: en allant rejoindre notre première étape, Suwon, il fallu emprunter une sorte de boulevard urbain qui se transforma en quasi autoroute après quelques kilomètres. Nous sommes tristes de constater qu'il n'y a presque aucun cycliste ici, à part peut-être de rares intrépides à VTT, casqués et déguisés en Combattant Force Jaune! De plus, à notre grande surprise, personne n'est capable d'aligner une phrase en anglais, et trouver la bonne direction nous pris littéralement 2 heures.



Bienvenue en Asie!







PS: pour la publication des photos, ce n'est pas pour tout de suite car cette fichue tablette est décidément trop limitée et ne donne pas l'accès à nos photos... Ou alors nous n'avons pas encore tout compris. Mode d'emploi en coréen?

Lundi 7 octobre, bonne nouvelle: L'Empire du Milieu veut bien de nous, et nous a finalement délivré son élégant visa "double entrée". Nous devrons être rentré en Chine au plus tard le 27 décembre.

Good news: Finaly, we got the Chinese Visa. We'll have to enter the country before December 27th.