Le voyage à vélo est souvent fait de rencontres surprenantes que l'on ne s'imaginait même pas 5 minutes avant.
Après une longue étape nous voilà installés dans un restaurant de routiers à l'intersection de 2 grandes routes dévorant notre repas afin de récupérer les calories perdues dans la journée. A peine notre repas servi voilà qu'un Monsieur à la table d'à côté nous offre une bouteille de vin qui d'après lui accompagne très bien nos plats. Nous l'invitons à s'assoir à notre table et la discussion commence avec ce professeur de faculté en pisciculture spécialisé dans l'élevage d'esturgeon. Nous apprendrons beaucoup de choses ce soir-là sur le Danube, la production de caviar et son origine roumaine, la géopolitique du coin au centre de l'actualité. Ne cachant pas à notre interlocuteur notre ignorance du caviar celui-ci a la générosité d'y remédier et durant la soirée un ami de Patriche tend à Christian un bel esturgeon d'élevage. Les cuisinières du restaurant se chargent d'ouvrir le poisson pour en faire sortir ce trésor tant apprécié. Nous voilà avec plus de 200 g de caviar doré dans un gobelet en plastique
À la roumaine le caviar se mange avec du champagne, à la russe c'est avec de la vodka; le restaurant n'ayant pas de champagne nous dégusterons ce met délicat à la russe en suivant les conseils de notre connaisseur et surtout mécène en caviar. On met un peu de caviar sur la tranche de la main entre le pouce et l'index, on sale un peu avant de le mettre en bouche pour le laisser fondre. Et voilà que commence le voyage: la douceur du caviar qui comme une belle rivière longe nos papilles gustatives avant d'être avalé. On comprend mieux maintenant pourquoi ce met est tant apprécié.
Avant de nous quitter Patriche nous donne le reste de caviar dans un gobelet en plastique pour notre pique nique du lendemain. Et en ce Vendredi Saint nous aurons respecté la tradition, nous n'aurons pas mangé de viande juste quelques œufs de poisson.